L’expression de l’expérience

C’est par la verbalisation que les situations complexes et ou difficiles vont servir ces objectifs. Le travail se fait sur le plan psychique et sur les mouvements qu’il induit. L’expérience devient alors un outil dans l’appropriation et la reconnaissance. La co-construction de sens se déploie sur la durée. A travers les différentes analyses des pairs en présence, la pratique se voie pourvue de sens. Les repères théoriques ponctuent la réflexion mais ne constituent pas en soit des recettes ou des solutions et ne priment pas sur la parole déployée par le groupe. Ces repères aident plus volontiers à explorer le champ des possibles. La formalisation de la pratique permet des pistes de réflexion et de poser des problématiques plus facilement cernables. A la suite, la création de nouvelles représentations permet un mieux-être professionnel voir l’élaboration de nouveaux questionnements. L’enjeu est de pouvoir considérer la situation, l’action et de mettre en mouvements ses savoirs et ses possibilités de réponse en situation professionnelle. Des nuances et des laissons peuvent possiblement se faire ensuite entre la réalité, l’idéal, l’obligation et ce qui se joue de façon inconsciente.

Bien que la mesure reste subjective, l’évolution du groupe se déroule sur un moyen terme et concerne les relations aux autres, aux situations professionnelles et la vision du métier.

Le cadre de la rencontre

Il est important de définir ensemble ce qui motive l’intervention en APP. Un questionnement commun amène à définir les différentes modalités d’intervention que sont entre autres : le temps consacré aux séances, leur rythme, l’espace et le nombre de participants attendus.  Cette étape est importante si ce n’est cruciale afin de définir les limites du contexte APP pouvant être proposé et les éventuelles impossibilités. Toutes ces dimensions vont définir le cadre de la rencontre. Le cadre est garant du bon fonctionnement de l’APP et du climat de confiance qui lie l’animateur et les participants entre eux. Lors de la première rencontre, c’est le moment d’exprimer des besoins et des attentes particulières. Ainsi, chaque membre est assuré de la présence des autres et du respect de son écoute. Il s’agit d’une contractualisation qui peut être soumise à des régulations et des précisions à l’initiative du groupe (attentes, besoins et enjeux). Il est important de garder en tête que ce n’est pas un lieu de décision. Le groupe n’a en aucun cas de légitimité décisionnelle. Il ne s’agit pas non plus d’imposer une façon de penser que cela soit de la part de l’animateur comme de celle des participants. L’animateur accompagne la réflexion et les éclairages théoriques ne servent qu’à en baliser le terrain. Ainsi en tant qu’animatrice je peux changer de posture entre la conduite de la séance, l’accompagnement de l’expression, la régulation des échanges ou encore apporter des éléments théoriques adaptés. Ma position ne sera aucunement celle d’une experte mais celle d’une garante du cadre co-construit. Mon rôle d’animatrice est explicité aux participants lors de la première séance. La confidentialité, l’écoute, la bienveillance, le non-jugement et l’engagement sont les règles principes qui sont attendues des participants et garantissent le cadre mon intervention.